Etude : Que faire de l’autoroute ?

par | 5 août 2003 | actualités | 0 commentaires

Comme l’immense majorité des Morgiens, l’Association pour la Sauvegarde de Morges a de multiples raisons de se réjouir du résultat de cette étude présenté à mi-juin :

Nous l’avons déjà souligné, c’est la première fois que toutes les autorités concernées se mettent ensemble et se posent vraiment la question : « comment soulager Morges de cette malheureuse traversée autoroutière ? ». Première fois aussi que tous manifestent la volonté d’aboutir à une solution.

La variante retenue : – enterrement ou couverture de l’autoroute dont le tracé sera remplacé par une voie urbaine distribuant la circulation locale – a le mérite de diminuer la coupure du territoire urbain. Elle est donc excellente pour la ville : Morges sera plus accessible et débarrassée de tout trafic de transit. La ville pourrait même gagner de nouveaux quartiers attractifs le long de cette nouvelle avenue !

Le langage est totalement nouveau : La conclusion de l’étude l’affirme, il faut cesser d’essayer d’adapter l’infrastructure routière à une croissance du trafic automobile. A l’aide de toute une série de mesures coordonnées, il faut supprimer certains besoins et agir pour que la part supplémentaire de mobilité se reporte sur d’autres moyens de transport : marche à pied, bicyclette et, bien sûr, transports publics. C’est là, le discours de l’ASM depuis 15 ans ! Donc nous ne pouvons qu’applaudir des deux mains. Malheureusement notre enthousiasme est tempéré par une longue série de « mais » :

Mais … l’étude n’est pas la décision. En étroite collaboration avec les responsables techniques et politiques, les experts invitent les autorités à s’engager sur ce chemin, encore faut-il que commune, canton, confédération prennent réellement les décisions permettant effectivement la réalisation.

Mais … quelle solution pour Morges en attendant ? Nous n’avons trouvé trace nulle part ne serait-ce qu’un commencement de réponse à cette question. Selon une estimation très optimiste, la réalisation envisagée pourra être sous toit dans 15 – 20 ans. Quelles mesures d’attente peut-on mettre en œuvre notamment pour délivrer la rue Louis-de-Savoie du transit ? Puisque le problème est largement reconnu comme très sérieux, on ne peut pas attendre deux décennies avant de commencer à le résoudre. Concrètement, que faire ajourd’hui ?

Mais … comment mettre en œuvre tout le volet « aménagement du territoire » pourtant déclaré essentiel par les experts ? Si nous voulons rester réalistes, constatons que les autorités déclarent vouloir changer totalement de politique, faire l’inverse de ce qu’elles font encore aujourd’hui, bousculer les habitudes :

Comment l’Etat de Vaud aura-t-il tout d’un coup la volonté et surtout les moyens d’implanter les activités et les nouveaux quartiers résidentiels près des transports publics performants ?1 Or, on sait que chaque commune veut attirer le maximum de résidences périphériques, notamment dans le cadre de la surenchère fiscale.2 L’Etat de Vaud lui-même n’a jamais rien fait pour freiner l’implantation – par exemple à Littoral Parc – de commerces gros générateurs de trafic automobile. On est curieux de voir comment cette nouvelle orientation va s’imposer dans les rouages de l’Etat !

  • Mais … en ce qui concerne les transports publics, les questions sont tout aussi nombreuses. Les experts concluent donc, entre autre, qu’il faut que la ligne CFF régionale soit desservie tous les quarts d’heure (troisième voie nécessaire), que le TSOL (déjà baptisé M3 sur ce tronçon) soit prolongé jusqu’à Morges, que la ligne 57 soit renforcée, etc…3 Au moment où les coupes budgetaires de la Confédération menacent directement les prestations existantes de transports publics, comment imaginer un tel renforcement pourtant absolument indispensable ? Mais … espérons que le vent a vraiment tourné….
  • Mais … en ce qui concerne, les moyens de transport alternatifs, en particulier le vélo : Depuis au moins 15 ans (études diverses, discussions) on parle d’une voie cyclable de Dorigny à Morges, sans parvenir à un résultat valable. Sans parler des liaisons vers Bussigny – Renens – Ecublens. L’Association Transport et Environnement (ATE) a fourni, il y a quelques mois, une série très complète de propositions concrètes. On peut commencer aujourd’hui à passer à la réalisation ! Encore faudrait-il que l’Etat et les Communes cessent de prétendre que c’est à l’autre de faire le travail !
  • Mais … en ville de Morges, on peut craindre qu’il faille attendre aussi pour que toute la politique d’aménagement se base sur les conclusions proclamées par le rapport : la croissance du trafic doit être absorbée par les transports publics et les modes alternatifs de transport. Ici aussi, on peut commencer aujourd’hui à revoir les plans directeurs, la politique de parcage, les mesures en faveur des piétons et des cyclistes, sans parler de l’information circonstanciée et participative de la population, etc…

En aucun cas, nous voudrions être des rabat-joie. Nous serions les premiers enchantés s’il s’avère que nous sommes trop pessimistes. Mais nous ne pourrions accepter que les conclusions d’une étude sérieuse coûtant 300’000 francs4 ne débouchent que sur des incantations sans effet. Personne n’a le droit de jouer avec l’avenir à long terme de notre ville !

Un excellent moyen pour éviter cet écueil : que la population s’unisse et exige des actes aujourd’hui déjà !

ASM

1. Il y a peu, au cours d’un marchandage avec les communes, l’Etat abandonnait une part de ses droits de regard sur les plans communaux.

2. Allez dire aux autorités communales des villages au-dessus de Morges, que, désormais, on cherche à encourager la construction de nouveaux quartiers près des gares et qu’il faut freiner la construction de villas dans la campagne !

3. Il y a quelques années, le chef de service des transports expliquait pourquoi le Canton approuvait les CFF qui renonçaient à la 3è voie initialement prévue entre Genève et Lausanne. Nous restons circonspects devant cette volte-face.

4. Sans parler des frais engagés ces 10 ou 20 dernières années pour les innombrables études sur la circulation à Morges.

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